DES RISQUES GRAVES AVÉRÉS : ACCIDENTS ET INCIDENTS - <p>Effondrement du cimetière de Sannois en avril 2014 provoqué par une dissolution de gypse.</p>
01/11/2018

DES RISQUES GRAVES AVÉRÉS : ACCIDENTS ET INCIDENTS


Fontis chez un particulier,à Sevran, provoqué parune dissolution de gypse.

Un rapide survol des chroniques de faits divers témoigne de la réalité du risque lié aux cavités. Toutes les régions de l’Hexagone sont potentiellement touchées.

Entre 1774 et 1776, Paris est frappé par une série d’effondrements graves, tous provoqués par les vides souterrains d’un sous-sol exploité depuis l’Antiquité pour en extraire des matériaux de construction. Le plus terrible d’entre eux se produisit le 17 décembre 1774 dans la rue d’Enfer, emportant près de 300 m de chaussée sur 25 m de profondeur.
L’IGC, l’Inspection générale des carrières de Paris, naquit de cette brutale prise de conscience.
Deux siècles plus tard, les nombreuses mesures de prévention en vigueur depuis n’ont pu empêcher
la tragédie de Clamart : le 1er juin 1961, au lendemain de pluies diluviennes, l’effondrement d’une ancienne exploitation de craie emporte tout un quartier de la ville et provoque la mort de 21 personnes, et totalise 45 blessés et plus de 200 sinistrés.
En 1985, deux effondrements d’importance, en Indre-et-Loire, sur un coteau aux abords de la carrière de Marmoutier, et sur un soutènement à Tours conduisent les élus de Touraine à créer le syndicat intercommunal Cavités 37 pour gérer le risque.
Fin 1993, quelques mois à peine après l’ouverture de la ligne, le TGV Paris-Valenciennes déraille à 300 km/h à la hauteur d’Ablaincourt-Pressoir (Somme). En cause, l’affaissement d’une ancienne galerie datant de la Première Guerre mondiale qui a déclenché l’effondrement d’une plateforme au passage de la rame. Par miracle, on ne comptera qu’un seul blessé léger parmi les 200 passagers du train. À la suite de ce spectaculaire accident, la SNCF a mis en place un programme de recherche de cavités le long des voies et de prise en compte du risque cavités. D’ailleurs, grâce aux avancées dues à ce programme, la cartographie des communes de la Somme, sur la base de données – www.georisques.gouv.fr, rubrique : cavités souterraines –, s’en trouve densifiée de façon impressionnante, ainsi que l’illustre l’exemple de la ville de Roye.
Dans le Var, cette fois, deux maisons doivent être évacuées en avril 2010, à Saint-Zacharie, après l’effondrement provoqué par la dissolution du gypse en profondeur, créant un trou béant d’un diamètre de 7 m sur une profondeur de 10 m.
En avril 2014, une quinzaine de tombes du cimetière de Sannois (Val-d’Oise), en région parisienne, sont englouties dans un effondrement qui survient, par chance, de nuit. Différents articles de presse, toujours disponibles sur Internet, relatent l’événement et le choc des familles dépouillées des sépultures de leurs proches. Claude Marcie, du bureau d’études de Geolia, est alors appelé en urgence pour appuyer la mairie de Sannois dans la gestion des mesures de péril imminent. Son rôle est alors de prescrire les mesures de comblement et de consolidation afin de sécuriser au plus vite ce cimetière construit sur d’anciennes carrières de gypse et lui permettre de recevoir de nouvelles inhumations.
Enfin, les inondations et précipitations de 2016 dans le Loiret et l’Île-de-France, ainsi que celles du printemps 2018, de nouveau en Île-de-France, ont été également à l’origine de plusieurs effondrements, heureusement sans gravité.
En 2011, le plan national pour la prévention des risques liés aux effondrements de cavités souterraines indiquait que, fort heureusement, les statistiques liées à ces événements ponctuels survenus au cours des dernières décennies font état d’un nombre limité de victimes : environ une victime et une centaine de bâtiments impactés sérieusement sont à déplorer par an en France.