LA SITUATION EN FRANCE UNE LARGE EXPOSITION AUX RISQUES - <p>Inspection de carrière sur le territoire de la Métropole européenne de Lille.</p>
01/11/2018

LA SITUATION EN FRANCE UNE LARGE EXPOSITION AUX RISQUES


L’exposition aux risques cavités touche de nombreux départements avec une intensité variable. Les risques majeurs portent sur les accélérations imprévisibles de dégradations qui peuvent survenir brutalement ou sur des cavités dangereuses non identifiées.

Le plan national pour la prévention des risques liés aux effondrements de cavités souterraines du ministère en charge de la prévention des risques de juillet 2011 se fondait sur la large exposition aux risques du territoire français liés à la présence de cavités souterraines d’origine naturelle ou issues de l’activité humaine. Cette dernière concerne aussi bien l’extraction de matériaux dans les carrières souterraines ou les marnières que le creusement de refuges souterrains moyenâgeux, les habitats troglodytiques, les sapes de guerre…
« Toute cavité souterraine entraîne irrémédiablement une altération des propriétés du massif rocheux. Sans entretien ou confortement, ces cavités, notamment lorsqu’il s’agit d’anciennes carrières souvent exploitées plus que de raison, subissent des dégradations liées à l’effet conjugué de paramètres environnementaux : temps, hygrométrie, surcharge… », affirme l’introduction du plan. Il est
précisé : « Ces dégradations peuvent conduire, à terme, à la rupture des cavités et au développement d’effondrements brutaux de la surface du sol difficilement prévisibles, potentiellement dangereux pour les personnes et les biens situés dans leur emprise. Certaines de ces instabilités sont susceptibles de survenir au coeur de zones urbanisées ou potentiellement urbanisables. Les désordres résultant de cavités souterraines concernent ainsi de nombreux centres urbains historiques tels que Laon, Pontoise, Senlis ou Saint-Émilion, ainsi que les grandes métropoles : Paris, Lille, Marseille… Ces réseaux de cavités souterraines et le développement d’instabilités associées au bâti imposent de fortes contraintes en matière d’aménagement de la surface. »
Aucun territoire de l’Hexagone n’est donc complètement exclu de la problématique cavités, avec cependant des degrés moindres en Bretagne et dans les Pyrénées. De l’avis des professionnels, pour les projets de construction, une fois la cavité détectée, analysée, inspectée, suivie ou traitée, le risque semble a priori techniquement gérable. En revanche, le coût du traitement peut être rédhibitoire. Mais certains types de cavités, les carrières de gypse en particulier, restent intrinsèquement imprévisibles.
Avant de décider d’implanter son projet ailleurs, le promoteur peut se faire accompagner pour modifier l’emplacement des constructions et jongler sur les parcelles en adaptant le terrain. Il pourra succes-
sivement faire appel à ce que Claude Marcie, directeur général du bureau d’études de sols et de maîtrise d’oeuvre spécialisée Geolia, décrit comme « les trois mondes qu’on trouve dans l’univers des cavités souterraines : le monde des études géotechniques ; le monde de la maîtrise d’oeuvre – et plus particulièrement la maîtrise d’oeuvre spécialisée qui s’approprie l’étude de sols et en conclut des prescriptions de travaux ; et enfin, le monde des travaux ».