GRAND PARIS EXPRESS : COMMENT GÉRER LES BOUES ET DÉBLAIS ?
01/06/2018

GRAND PARIS EXPRESS : COMMENT GÉRER LES BOUES ET DÉBLAIS ?




Plan de la future installation sur la friche Arrighi à Vitry-sur-Seine.

Projet hors-norme, la construction du Grand Paris Express va générer plus de 40 millions de tonnes de déblais. Ce volume représente une augmentation annuelle de 10 à 20 % de la
production totale de déchets issus des chantiers franciliens. Mais comment répondre à ce défi environnemental ? Éléments de réponse avec la société MS qui contribue à ce chantier hors-norme avec la fourniture d’une usine de traitement des boues de forage ainsi que deux stations de traitement des eaux de chantiers.

L’usine de traitement des boues de forage, fournie au lot T2A de la ligne 15 sud, pilotée par le groupement Horizon (Bouygues Travaux Publics, Soletanche Bachy, Bessac, Sade) sera montée cet été sur la commune de Vitry-sur-Seine et traitera environ 1 200 000 t de déblais excavés par les 3 tunneliers du projet. Deux principales technologies sont employées pour creuser dans des terrains instables : tunnelier à pression de terre et tunnelier à marinage hydraulique (pression de boue et densité variable). En plus d’être sécurisante, cette dernière technologie présente l’avantage d’extraire des déblais plus secs, déjà triés et en plus petite quantité qu’avec un tunnelier à pression de terre.
En effet, la quantité de déblais excavés avec un tunnelier à marinage hydraulique est inférieure grâce au process de traitement des déblais dans l’usine de traitement des boues, avec une teneur en eau moyenne nettement plus faible.
De plus, la séparation des déblais excavés permet à l’usine de traitement des boues de préserver un maximum d’eau, et donc de consommer près de 1/3 de moins d’eau neuve sur le chantier.

Cette solution de séparation liquide/solide a d’ailleurs permis à la société MS de réaliser de grands chantiers en France, mais aussi à New York, Londres, Istanbul, Le Caire ou Hong Kong. L’une de leurs particularités est notamment sa capacité d’adaptation à l’environnement dans lequel elle implante ses usines de traitement des boues, comme ce fut le cas à Nice. Cette aptitude lui permet de minimiser les nuisances sonores et visuelles, mais aussi d’accorder l’emprise au sol de l’usine en fonction de l’espace disponible.

 

DES UNITÉS COMPLÈTES DE TRAITEMENT D’EAU INTÉGRALEMENT EN CONTENEURS


L’entreprise MS a également fourni 2 stations de traitement des eaux de chantiers pour le lot T3C de
la ligne 15 sud. Ces dernières réaliseront un traitement des eaux de chantier permettant leur
réutilisation en circuit fermé ou leur rejet dans le milieu naturel, en respectant les lois en vigueur sur l’eau tout en séparant les différents matériaux (sables, graviers…).
Pour ce chantier, le spécialiste des travaux souterrains depuis plus de 30 ans propose des solutions modulaires sous un nouveau design innovant. En effet, les 2 stations complètes et toutes options baptisées « Premium 60 » tiennent place dans 3 conteneurs 40 pieds modulaires. Cette disposition
permet notamment un transport et une implantation sur site sans difficulté.

 

DES NOUVEAUTÉS POUR MIEUX CONSTRUIRE DEMAIN

 

Pour progresser dans la préservation de l’eau, MS affiche donc la volonté d’aller encore plus loin
dans le traitement des boues avec l’intention de traiter les boues des fondations spéciales, et utilise sa
technologie de filtre-presse qui transforme la boue en galettes d’argile. Ces unités de pressage des boues ont été conçues avec une grande modularité et sont proposées en location ou en vente.
Cette innovation a d’ailleurs été primée au Trophée de l’innovation de Solscope 2017.
Avec 43 Mt générées par le Grand Paris Express, le devenir des différents déblais est un réel challenge que souhaite relever l’ensemble des parties prenantes de ce projet.
Cependant, comment gérer un tel flux en intégrant une approche maîtrisée et respectueuse de l’environnement ? La traçabilité et la valorisation des déblais au sein des différentes filières sont d’un enjeu considérable pour ce grand projet en matière d’économie circulaire.
La Société du Grand Paris a l’ambition de valoriser ces matériaux à hauteur de 70 %. Toutefois, le remblai paysager sera la première destination de ces déblais, déblais composés pour presque moitié de sable, le sable étant l’une des ressources naturelles les plus consommées par l’homme.
Avec un traitement adapté, une partie importante de ce sable peut être récupérée, valorisée et utilisée pour des constructions plus vertueuses.
Utiliser du sable issu des matériaux excavés pour produire du béton de qualité, ne serait-ce pas un
exemple du mieux-construire ?

 

Alexandre Guillaume
et Romain Chaucot de MS