DES FONDATIONS AU COEUR DE LA CAPITALE
19/04/2018

DES FONDATIONS AU COEUR DE LA CAPITALE


Les fondations de la future gare RERPont-de-l’Alma se déroulent au piedde la tour Eiffel.

Depuis juillet 2017, les équipes de Razel-Bec, de Franki Fondation et de Sefi-Intrafor, filiales du groupe Fayat, interviennent à proximité de la tour Eiffel, face au musée du quai Branly et le long de la Seine, sur l’emprise de la gare RER Pont-de-l’Alma. Franki Fondation y réalise deux parois de pieux sécants et les fondations des ouvrages (pieux et micropieux), tandis que Sefi-Intrafor est en charge des bouchons injectés qui permettront d’effectuer les terrassements à l’abri des infiltrations. À la conclusion des travaux d’aménagement, la gare du RER C offrira une totale accessibilité aux personnes à mobilité réduite.

Le schéma directeur de l’accessibilité des transports en commun d’Île-de-France, financé par la Région Île-de-France (25 %), Île-de-France mobilités (50 %) et SNCF (25 %), est en marche et induit des travaux d’aménagement importants, notamment à Paris. C’est dans ce cadre que la SNCF a engagé la réfection de la gare du RER C Pont-de-l’Alma, avec pour ambition de favoriser l’accès des personnes à mobilité réduite au musée du quai Branly et à la tour Eiffel, toute proche. L’opération passe par la prise d’une série de dispositions : mise en place de portes automatiques dans le bâtiment Voyageurs, installation d’un guichet de vente adapté, mise en conformité des escaliers, de la signalétique et de l’éclairage, mise aux normes d’accessibilité de la rampe d’accès au bâtiment Voyageurs, création de 2 ascenseurs, élargissement des quais au niveau des ascenseurs, rehaussement partiel des quais, création de 2 issues de secours et de passages élargis contrôlés sur chaque quai. Mais avant de mener ces travaux, ce sont les pelles et les foreuses qui sont et seront en action pour réaliser les fondations et les terrassements sur une emprise limitée entre les rails, les quais et la Seine.


DEUX PAROIS DE PIEUX SÉCANTS


Le chantier de réhabilitation et d’extension se déroule sur quatre zones situées de part et d’autre du quai Branly : côté musée, les deux chantiers dénommés « Issue de secours A » et « CAB A » ;
côté Seine, les chantiers « Issue de secours B » et « CAB B ». « L’objectif est de créer trois “boîtes” capables de supporter la poussée du terrain et d’empêcher les infiltrations durant la phase de terrassement », intervient Micael Rodrigues Lopes, ingénieur travaux de Franki Fondation. « Pour ce faire, nous devons réaliser deux parois de pieux sécants, des pieux à la tarière creuse et des micropieux tandis que Sefi-Intrafor doit effectuer des bouchons injectés. »
La 1re phase de travaux se déroule côté du musée du quai Branly.

 

Après une installation mi-juillet, les équipes de Franki Fondationont débuté par la paroi de pieuxsécants de l’issue de secours A.
Au programme, la réalisation de 83 pieux de 1 080 mm de diamètre, et de 20 m de longueur. Ces pieux sont forés et tubés à l’avancement à l’aide d’une foreuse Liebherr LB 28 équipée d’un entraîneur de tubes. Pour favoriser l’étanchéité de la paroi, les pieux sont réalisés, par alternance, au coulis et au
béton. 42 pieux ont ainsi été faits au coulis et 41 au béton armé. Les travaux ont ensuite enchaîné avec la zone CAB A. Là encore, il s’agit de réaliser une paroi de pieux sécants, constituée de 35 pieux de 1 080 mm de diamètre (dont 18 au coulis et 17 au béton armé) et de 20 m de longueur.

 

UNE ZONE LOGISTIQUE RÉDUITE


Durant la 1re phase de travaux, l’entreprise n’a pas rencontré de problèmes techniques majeurs pour la réalisation des pieux dans un complexe géologique formé de remblais sur les 8 à 9 premiers mètres, puis d’une couche d’alluvions anciennes, d’argiles sableuses et d’argiles. Même si la
présence d’un terrain très aléatoire avec présence de blocs en tête de forage a pénalisé la progression de la foreuse, là ne réside pas la principale difficulté, l’emprise réduite du chantier. « Nous disposons en particulier de très peu d’espace pour stocker les tubes et les équipements. Parallèlement, il y a des
restrictions de poids sur le parvis qui interdisent l’utilisation d’engins avec une contrainte supérieure
à 1 t/m². Dans la zone du CAB A, à cause du manque de place, nous devons faire la manutention au moyen de la pelle de 21 t et de notre foreuse », relève Micael Rodrigues Lopes, dont le planning
des mois de mars et avril prévoit la réalisation de pieux tarière creuse dans la zone Issue de secours B, des injections de coulis en zone
Issue de secours A/CAB A, puis issue de secours B. 64 PIEUX DE STRUCTURE
En plus des parois de pieux sécants, Franki Fondation exécute depuis début décembre 2017 64 pieux de structures sur l’issue de secours A et le CAB A, qui présentent des diamètres de 620 à 920 mm et des longueurs comprises entre 20 et 28 m. Ces pieux sont réalisés à la tarière creuse, le béton étant injecté à l’intérieur de la vis pendant son retrait du forage. « Nous allons bientôt attaquer les pieux de structure de la zone Issue de secours B et les micropieux du CAB B, côté Seine. Ce qui nécessitera environ 1 semaine de travaux pour la dizaine de pieux et environ 3 à 4 semaines pour la trentaine
de micropieux », précise Micael Rodrigues Lopes.
Ce sont les équipes de Sefi-Intrafor qui auront le dernier mot sur la partie fondations du chantier, pour
faire des bouchons injectés sur les zones A et B, ainsi que des injections de collages entre les parois
en pieux sécants et les ouvrages existants.
L’objectif de ces travaux d’injection est de réduire la perméabilité du terrain afin d’éviter les arrivées
d’eau de la Seine voisine lors du terrassement à l’intérieur des parois, qui sera réalisé par Razel-Bec (qui supervise le chantier et réalise tout le génie civil du projet). Les bouchons injectés auront une épaisseur de 3 à 4 m, et les fondations auront nécessité plus de 10 900 ml de forages (parois, pieux, micropieux, injections confondus).


PLUIES, CRUE ET FROID
Les conditions extrêmes des derniers mois n’ont pas épargné le chantier parisien. C’est la crue de la Seine qui a sévi en premier lieu, perturbant le déroulement des travaux de forage. « Les pluies importantes ne nous ont pas gênés directement puisque les techniques appliquées
pour les pieux de structure ne sont pas météo-dépendantes.
En revanche, la crue de la Seine a bloqué un temps notre approvisionnement en béton. La centrale
à béton d’Issy-les-Moulineaux qui nous fournit ne pouvait plus recevoir de matières premières,
celles-ci étant livrées par barges ! » indique Micael Rodrigues Lopes, ingénieur travaux Franki Fondation.
Les équipes de Sefi-Intrafor ont ensuite dû faire face à la vague de froid qui a ponctuellement engendré un arrêt de chantier.



Philippe Morelli