EUROMÉDITERRANÉE VOIT GRAND POUR SON BASSIN DE RÉTENTION - <p>Coupe ED du bassin.</p>
03/07/2023

EUROMÉDITERRANÉE VOIT GRAND POUR SON BASSIN DE RÉTENTION


Vue 3D : coupe du bassin niveau radier.
Vue 3D : vue par-dessous des ouvrages – « Forêt demicropieux »
Vue en 3D : axonométrie des ouvrages (bassin, LT, ouvrage deprise)

En amont du projet de réaménagement de l’espace public du nouveau quartier Euroméditerranée situé à Marseille, les
travaux pour la réalisation d’un mégabassin de rétention des eaux pluviales d’un volume de 10 500 m3 ont pris place dans
un contexte particulièrement urbanisé. Un défi technique et organisationnel relevé par NGE et le savoir-faire technique
multimétiers de ses filiales.

Le chantier se déroule dans le cadre d’un plan de gestion de ses eaux pluviales que l’établissement public d’aménagement Euroméditerranée, l’EPAEM, sous maîtrise d’ouvrage déléguée à la Direction de l’eau et de l’assainissement, DEA, qui dépend de la métropole. Situé dans le secteur de Gèze traversé par son boulevard et qui accueille un pôle d’échanges multimodal et le marché aux puces, le quartier à forte circulation et fréquentation accueillera dans le cadre du réaménagement de l’espace public, en sous-sol, cette fois-ci, un projet de bassin de rétention qui permettra d’épurer les eaux de pluie avant leur rejet en mer. Dans ce contexte de forte urbanisation, « le projet s’annonce intéressant
en termes de fondations à plus d’un titre, et notamment au niveau des travaux sur les ouvrages annexes comme la zone de surverse », souligne Florian Rapetti, directeur d’agence NGE,
grands travaux région PACA, en charge des travaux. Si le bassin constitue le morceau de bravoure, la réalisation des ouvrages annexes, comme la surverse, ont aussi leurs lots de contraintes.


UN CHANTIER À 25 MILLIONS D’EUROS


Parmi les 6 filiales du groupe mobilisées pour la réalisation des travaux, NGE GC est mandataire du groupement pour le génie civil, NGE Fondations pour la partie soutènements et parois moulées et
Guintoli pour le terrassement. Si les fondations de l’ouvrage ont été réalisées grâce à des techniques « classiques », les volumes du futur bassin en forme de trilobe (trois cercles de 20 m de diamètre
chacun et d’une profondeur de 20 m) restent conséquents. Car, même si les parois moulées constituent le sujet majeur du chantier, d’autres techniques ont également été utilisées. La phase
préparatoire des travaux a débuté le 14 février avec la réalisation d’un mur de soutènement. La qualité de portance moyenne du sol étant insuffisante, la réalisation d’inclusions rigides, avec
par-dessus un matelas de répartition, est venue améliorer la capacité de portance du sol pour pouvoir fonder le mur de soutènement et ainsi mettre à niveau la plateforme de travail.


UN BASSIN BIEN PORTANT


Dès courant mai, la structure du bassin sera réalisée en parois moulées de 80 cm d’épaisseur grâce à des ateliers type cutter qui descendront à une trentaine de mètres de profondeur. Le terrassement s’arrêtant à 20 m sous le terrain naturel, pour laisser une dizaine de mètres de fiche hydraulique. La particularité structurelle de la conception en forme de trilobe se situe au niveau de la jonction des cercles qui, grâce à la réalisation de barrettes en T de 2,40 m de longueur par 80 cm d’épaisseur,
assurera la stabilité globale du bassin de l’ouvrage et permettra plus tard de faire tenir les planchers. Les équipes réaliseront également le soutènement du local technique, juxtaposé au bassin en trilobe et situé à 6 m de profondeur, qui, lui, est prévu en pieux sécants dans sa conception initiale.
À partir de septembre, les premières phases de terrassement alterneront des opérations consistant à recéper et réaliser l’appui de couronnement en même temps que le butonnage à la descente jusqu’à 20 m. Le radier de fond du bassin de 80 cm d’épaisseur sera fondé sur 80 micropieux de ø250 qui reprendront la portance du radier et la charge d’eau de la dalle en cas de montée des eaux. Une phase réalisée d’avril à mai 2024. « Sur le bassin, quasiment toutes les techniques de fondations sont utilisées », confirme le responsable.


DU MONDE DANS LE SOUS-SOL


Dans le même temps, les travaux sur la zone de surverse commenceront suivant 3 phases. Le rôle de cet ouvrage qui s’étend sur 300 m étant d’évacuer le surplus d’eau lorsque le bassin atteint sa capacité de rétention maximale, soit 10 500 m3. À son extrémité, il sera reconnecté au ruisseau des Egalades qui se déverse dans la mer, de manière à éviter les risques d’inondation. Ici, outre
la gestion de la circulation en surface, les contraintes majeures se situent dans le sous-sol. « Techniquement, au niveau soutènement, c’est l’une des zones les plus complexes, mais c’est aussi la plus intéressante », reconnaît Florian Rapetti.

La présence de nombreux réseaux souterrains ainsi que du métro participe également à la complexité de cet ouvrage.

 

300 MÈTRES DE SURVERSE EN 3 PHASES


Réalisée en avril-mai 2023, la 1re phase doit composer avec la présence particulièrement dense en sous-sol de tous les réseaux. « L’ouvrage devra être réalisé en terrassant et en suspendant les réseaux, et cela sur 13 m, explique Josselin Roulaud, directeur de projet, selon une méthode plus traditionnelle de boisage pour soutenir le terrain en sous-oeuvre. »
La complexité de la phase 2 du chantier tient dans la présence de la trémie du métro. « Le métro passe en dessous et nous devons passer par-dessus le tunnel, reprend-il. Nous allons alors venir ponter au-dessus du tunnel du métro avec une ligne de pieux de chaque côté de la trémie. » La 3e phase va concerner l’ouvrage de jonction avec le bassin, un cadre de 3,50 x 2,50 à 6 m de profondeur. « Pour la réalisation du cadre, aucun forage de pieux n’est nécessaire, le terrain étant plus porteur dans cette zone, explique-t-il. Mais la présence des réseaux, toujours aussi fournis, nous oblige à procéder à une nouvelle phase de reconnaissance des réseaux. »
« Pour nous, reprend Florian Rapetti, cet ouvrage reste le plus complexe à réaliser en raison de la présence de ces réseaux sensibles qu’il va falloir éviter à tout prix. » C’est donc dans ce contexte que les équipes réaliseront l’ouvrage grâce à la mise en place d’un soutènement provisoire en blindages Krings double glissière, tel que le prévoit le marché. Les phases 1 et 2 de l’ouvrage défi nitif sont fondées sur pieux. Ils seront réalisés après la reconnaissance des réseaux et en amont du terrassement. Ils seront ensuite recépés pour fonder l’ouvrage en génie civil coulé en place.


ADAPTER LA SOLUTION TECHNIQUE


Sur de tels chantiers, il n’est pas rare de changer les plans en cours de route. « Au fur et à mesure de l’avancée des travaux, nous sommes amenés à faire de nouvelles campagnes de reconnaissance, souligne le responsable. C’est là où nos compétences en ingénierie vont nous permettre de valider la solution retenue ou de l’adapter, en fonction des sous-sols que nous rencontrons (géotechnique, réseaux…). À mon sens, c’est vraiment dans cette réfl exion que se joue toute la technicité.» Profitant de l’avantage de travailler avec des entreprises du même groupe, NGE mène cette réfl exion en intégrant toutes les expertises métiers. De quoi apporter à ses clients une stratégie globale et commune sur le chantier grâce à un seul interlocuteur.

 

Veronica Velez