LE CEBTP AU COEUR DU GRAND PARIS
01/04/2015

LE CEBTP AU COEUR DU GRAND PARIS



Le Grand Paris Express est un projet de construction d’un métro automatique en rocade autour de Paris, avec environ 205 kilomètres de nouvelles lignes créées et 72 gares. Le CEBTP réalise depuis 2012 d’intenses campagnes d’investigations géotechniques réparties sur deux tronçons se situant essentiellement sur les départements de Seine-Saint-
Denis et de Seine-et-Marne.
Détails…

Le tronçon 1, future ligne 16, reliant Le Bourget (RER) à Noisy-Champs, affichera une longueur de 25 km, et le tronçon 5, future ligne 17, reliant Saint-Denis-Pleyel au Mesnil-Amelot, une longueur de 30 km.
L’étude des formations géologiques est très importante pour déterminer la nature et le comportement
des matériaux, pour dimensionner les futures structures et identifier les risques géologiques pour le projet.
Les formations géologiques composant le sous-sol des tronçons du CEBPT sont extrêmement variées:
remblai, alluvions modernes, alluvions anciennes, marnes à pholadomies, sables verts de Monceau,
calcaire de Saint-Ouen, sables de Beauchamp, marnes et caillasses, calcaire grossier.

  • De plus, d’autres formations se trouvent sur la butte de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil
    notamment : les marnes de Pantin, les marnes d’Argenteuil et les masses et marnes de gypse.
    Les prestations du CEBTP sur le chantier du Grand Paris se déroulent en deux phases :
    la première, qui a débuté dans le courant de l’année 2012 et s’est achevée mi-2013, consistait dans la réalisation d’une mission G11 sur les deux tronçons. 136 forages au total ont été réalisés sur cette phase ;
  • la seconde phase, qui a débuté en 2014, s’inscrit dans le cadre d’une mission G2 AVP où devront être menés plus de 400 sondages répartis sur les deux tronçons (l’objectif étant de réaliser un sondage tous les 100 m environ). La prestation fournie par le CEBTP concerne la gestion et la réalisation de sondages carottés, pressiométriques et destructifs en domaine urbain ou périurbain. Le temps de réalisation des sondages se situe entre 3 et 21 jours selon la nature du forage et du sous-sol (la profondeur des investigations étant, en moyenne, entre 45 et 60 m). Le forage le plus profond réalisé a atteint les 87,5 m. La maîtrise du forage, et surtout des essais in situ qui y sont menés, nécessite une grande technicité dans l’utilisation des matériels. Parmi les essais in situ, le CEBTP réalise :

- des essais d’eau Lefranc dans les carottés permettant de mesurer la perméabilité du sol ;
- des essais pressiométriques cycliques ;
- des essais pressiométriques haute pression à 80 bars permettant de tester les couches géologiques
dures ;

- des diagraphies gamma-ray, afin de mesurer la radioactivité naturelle du sol et de détecter les
niveaux de gypse et d’argile ;
- des essais de pompage, dans le but d’estimer le rayon d’action du pompage et de calculer le coefficient de perméabilité horizontale des terrains lorsque l’épaisseur de la couche aquifère est connue ;
- des piézomètres pour mesurer le niveau des nappes phréatiques.
La reconnaissance et la caractérisation des sols pour le Grand Paris nécessitent également de nombreux essais en laboratoire. La plupart des essais d’identification et des essais mécaniques sur les sols et les roches ont été réalisés dans le laboratoire central du CEBTP, situé à Élancourt.

Parmi les essais d’identification, on retrouve la détermination de la teneur en eau, la mesure de la masse volumique, l’analyse granulométrique et par sédimentométrie, la limite d’Atterberg, l’essai au bleu de méthylène…
Pour les essais mécaniques, le CEBTP a réalisé de nombreux tests de cisaillement des sols via différents essais triaxiaux ainsi que des essais de compressibilité à l’oedomètre. Des essais d’abrasivité et de dureté ont également été menés sur des échantillons de roche. Les valeurs
obtenues seront importantes pour déduire l’impact de la roche lors du passage du tunnelier.
Pour l’heure, le CEBTP a déjà réalisé environ 250 sondages et aura jusqu’à la fin de l’année 2015 pour achever le programme d’investigation, sachant que d’autres points de sondages peuvent potentiellement être rajoutés.
Pour la réalisation de ce chantier et la tenue des délais, le CEBTP a déployé des moyens techniques
très importants. Ce sont au total 22 ateliers de sondages qui ont été dépêchés à la fin de l’année 2014,
et qui travaillent en simultané sur le Grand Paris pour la réalisation des sondages. Du jamais vu sur un
seul et même chantier pour le CEBTP, qui dispose au total de plus de 120 machines.

L’entreprise a même investi dans des machines de nouvelle génération permettant un meilleur rendement journalier. C’est donc une véritable opération logistique et organisationnelle qui est mise en
place pour répartir les machines sur les différents lieux d’implantation et pour les déplacer dans un planning préétabli.
Pour tenir le calendrier demandé, le CEBTP a mis en place une cellule dédiée, en pleine croissance, au sein du département des Grands Projets, qui travaille quotidiennement sur le Grand Paris. Avec une équipe composée d’une quarantaine de personnes en 2012, ce sont aujourd’hui 20 personnes
supplémentaires qui ont été intégrées pour mener à bien ce projet. Cette équipe est composée à la
fois d’ingénieurs, de conducteurs de travaux, de sondeurs, de techniciens de laboratoire et d’assistants pour les démarches administratives.
Une des principales difficultés est le respect du linéaire pour la réalisation des sondages qui amène
à des investigations dans des milieux parfois difficiles d’accès : rues étroites, zones très urbaines, zonesaéroportuaires, etc.
Le projet est encore en phase d’étude. Une grande partie de la phase G2 AVP du tronçon 5 n’a
pas encore été réalisée. De plus, de nombreuses zones présentant du gypse et des vides issus de
leurs dissolutions sont à localiser et caractériser par des forages complémentaires.
Le contexte urbain du réseau ferré souterrain d’Île-de-France est également très dense. C’est pourquoi
une vigilance accrue doit être portée sur la réalisation des modèles géotechniques.

 

Maxime Poux, responsable de la
communication du groupe CEBTP
et Rémy Zammit, ingénieur
géotechnicien.