RENCONTRE AVEC JACQUES ROBERT, DIRECTEUR DU MANAGEMENT DES RISQUES ARCADIS
05/06/2014

RENCONTRE AVEC JACQUES ROBERT, DIRECTEUR DU MANAGEMENT DES RISQUES ARCADIS



Le management des risques a pour objet d’identifier, d’évaluer,
de gérer et de piloter les événements susceptibles d’affecter
la pérennité d’une entreprise, la valeur de ses actifs. Il doit ainsi,
fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs de l’organisation. Le « risk manager » est chargé de
conduire et d’animer le processus de maîtrise des risques.

Pour ARCADIS, quels sont les principaux évènements pouvant mettre la pérennité de l’entreprise en cause ?


Jacques Robert : Pour une société d’ingénierie, ses mises en cause dans le cadre de la survenance de sinistres ou de simples réclamations des entreprises représentent un risque très important pour sa pérennité.
L’importance de ce risque explique la part importante du coût des assurances professionnelles dans les charges d’une ingénierie.


SOLSCOPE le mag’ : Cette gestion des risques a-t-elle un coût et donc est-elle une contrainte pour
votre compétitivité ?


Jacques Robert : Cette gestion des risques représente certes un coût pour l’ingénierie, mais elle permet aussi de mieux maîtriser le coût des assurances professionnelles. Par ailleurs, elle peut être un argument commercial vis-à-vis du client car cette gestion des risques conduit le plus souvent à l’aider aussi dans la gestion de ses propres risques.


SOLSCOPE le mag’: Pour les risques de nature technique liés à la réalisation des études, quelles
sont les principales pistes de prévention ?


Jacques Robert : Pour assurer une bonne prévention des risques techniques liés à ses études, l’ingénierie doit d’abord comprendre quel est le besoin réel de son client, car souvent il l’exprime mal. En second lieu, elle doit refuser les missions partielles qui ne permettent pas d’atteindre l’objectif final fixé mais qui peuvent l’engager au fameux titre de devoir de conseil. Il faut également laisser le temps nécessaire pour faire de bonnes études : celles-ci nécessitent de la part de son personnel une haute technicité, un bon retour d’expérience, une pédagogie suffisante pour faire comprendre à son client les
raisons des choix techniques et la gestion nécessaire des risques résiduels qu’il y a lieu de mettre en
place. Enfin, tous les choix laissés à l’initiative du client doivent faire l’objet d’une traçabilité claire afin
de partager équitablement les responsabilités associées.


SOLSCOPE le mag’ : L’innovation est un atout concurrentiel, n’est-ce
pas un facteur de risque ?


Jacques Robert : L’innovation nécessite un partenariat clair entre le client, l’ingénierie, l’entreprise et
leurs assureurs. Sans ce partenariat, toute innovation est impossible.