APC INGÉNIERIE OU L'IMPORTANCE D'AVOIR PLUSIEURS CORDES À SON ARC - <p>Le coeur de métier d’APC Ingénierie, c’est la géotechnique.</p>
16/07/2021

APC INGÉNIERIE OU L'IMPORTANCE D'AVOIR PLUSIEURS CORDES À SON ARC


Créée en 1993 par Alain Pialat, l’entreprise APC Ingénierie, située à Vigneux de Bretagne en Loire-Atlantique, a été reprise fin 2013 par Samuel Turle. Le nouveau dirigeant avait à coeur de poursuivre son développement multi-métiers, multisecteurs et multi-clients. En quelques années, l’entreprise a multiplié par quatre son chiffre d’affaires et est devenue un acteur reconnu sur l’ensemble du territoire pour ses compétences géotechniques, mais pas seulement.

Samuel Turle obtient un diplôme d’ingénieur ESTP, puis fait ses armes dans des entreprises d’études de sol, de fondations spéciales et d’amélioration des sols avant de découvrir de nouveaux horizons. Mais, après 10 années en tant qu’associé d’Inclusol, entreprise spécialisée dans le renforcement
et la consolidation des sols, Samuel Turle revient à son métier de coeur : les études de sol en reprenant APC Ingénierie avec le soutien de Geolia fin 2013. « Mon expérience précédente a été très riche. Elle m’a permis notamment d’avoir été sur le terrain et de comprendre encore mieux les limites des uns et des autres. Je maîtrise ainsi les techniques d’exécution sur le terrain, ce qui apporte un plus. Et, j’ai ainsi aujourd’hui un solide bagage technique grâce à mes 26 ans d’expérience dans le domaine des études de sol et les travaux de fondations spéciale », explique-t-il. APC
Ingénierie est aujourd’hui détenue à 70 % par la holding de Samuel Turle et à 30 % par Geolia. Ainsi, l’équilibre entre le soutien et l’indépendance est trouvé. Son expérience en tant que co-gérant
lui a également permis d’approfondi  ses connaissances en gestion financière et en management des hommes. Ainsi, entre son bagage technique et son expérience en gestion, le dirigeant dispose de toutes les clés pour développer son APC Ingénierie.

 

MULTI-MÉTIERS


L’une des forces de l’entreprise, c’est d’être en capacité de répondre à différentes demandes et différents besoins. « Notre coeur de métier, c’est la géotechnique. Cela représente environ 60 % de l’activité. Nous réalisons ainsi des sondages et des forages spécifiques, et avons la capacité à travailler dans des sites exigus et difficiles d’accès. Nous sommes en capacité de répondre à l’ensemble des missions géotechniques », décrit Samuel Turle.
APC Ingénierie mène aussi des études d’hydrogéologie avec des essais de perméabilité, des essais de pompage, des études de solution de gestion des eaux souterraines pour n’en citer que quelques-unes. La deuxième activité de l’entreprise n’est autre que l’ingénierie du béton et des matériaux de construction, tant sur la formulation du béton que sur le suivi de la qualité du béton en chantier ou encore l’assistance technique, et le suivi des centrales BPE. « L’ingénierie du béton représente aux alentours de 25 % de notre activité. Aujourd’hui, par exemple, nous avons trois rectifieuses et
trois presses en action à Paris, et nous testons environ 300 éprouvettes béton par jour. Cette activité est en progression, principalement grâce aux chantiers du Grand Paris », poursuit le dirigeant.
Enfin, la troisième et dernière activité est un travail de contrôle, d’auscultation et d’instrumentation. APC Ingénierie procède alors au suivi des déformations des parois par inclinométrie et des ouvrages existants par climométrie, réalise des mesures des contraintes par jauges noyées ou collées. Elle procède au suivi des tassements à l’aide de tassomètres, profilomètres ou d’inclinomètres.
« Nous pouvons également monitorer des ouvrages pendant les travaux grâce à des capteurs connectés qui vont nous alerter, ou nos clients, en cas d’anomalie, qu’il s’agisse de déformation,
d’anomalie acoustique ou encore de vibrations au-delà des seuils réglementaires autorisés durant les phases de travaux. » Parmi les chantiers marquant pour APC Ingenierie, le chantier du métro de Rennes. « Il s’est déroulé peu de temps après la reprise de l’entreprise, entre 2014 et 2016. Le groupement Legendre-Angevin et l’entreprise NGE Fondation nous a confié la partie auscultation
et essai sur béton. Nous avons également travaillé sur quelques stations : Beaulieu, Atalante pour Angevin et Cesson-Cevigné pour Cardinal. Nous avons alors proposé et réalisé des tableaux de synthèse des mesures effectuées sous forme de graphiques que l’on superposait aux déformations et
contraintes prévues dans le dimensionnement.
Cela nous permettait de voir immédiatement les éventuels décalages entre le projet et la réalité », se rappelle Samuel Turle. Ce premier projet majeur lui a permis de démontrer l’expertise d’APC Ingénierie et a ouvert les portes de nouveaux projets. Aujourd’hui, l’entreprise a ainsi notamment 4 à 5 viaducs
en étude, travaille sur des sujets portuaires tels que l’aménagement du port de la Turballe, associée à l’équipe de maîtrise d’oeuvre avec SCE et BRL, ou encore, dans ce même secteur, sur la construction de nouveaux quais à Quiberon, avec notamment le réemploi de vases traitées en remblaiement en mission géotechnique G3 pour le groupement Eiffage Travaux Maritimes et Fluviaux et Vinci Construction Maritime et Fluvial. « Nous pouvons aussi bien intervenir du côté exécution que du
côté conception, ce qui est une force pour notre entreprise ». Les différentes compétences d’APC Ingénierie lui permettent d’intervenir avant, pendant et après les chantiers. « Aussi, quand il y a
une baisse sur un secteur d’activité, on peut équilibrer avec les autres. Et, grâce à cela, en 2020, malgré cette année compliquée par la pandémie et les arrêts de chantiers, nous enregistrons une croissance régulière et nous avons à ce jour un carnet de commandes bien rempli. » Cette pluridisciplinarité était indispensable pour le chef d’entreprise, suite à son expérience lors de sa précédente aventure entrepreneuriale. Et son intuition lui donne aujourd’hui raison.

 

L’IMPORTANCE DE TOUCHER UNE CLIENTÈLE VARIÉE


Grâce à la diversité de ses compétences, APC Ingénierie travaille également avec une large clientèle. Par exemple, pour la partie géotechnique, sa clientèle se compose de particuliers qui ont des projets
de construction ou d’extension, mais aussi de bailleurs sociaux et de promoteurs pour les bâtiments collectifs, tels que Kaufman & Broad, Nexity, Bouygues Immobilier, Nantes Métropole Habitat…
À ceux-ci viennent s’ajouter les collectivités et les entreprises de travaux publics et de génie civil. APC Ingénierie a ainsi su fidéliser les majors du secteur, telles que Vinci Construction avec laquelle elle a signé un contrat-cadre pour les essais béton, Eiffage, NGE, Fayat ou encore de grandes entreprises régionales à l’instar de ETPO, Léon-Grosse, Legendre, Cardinal ou d’Angevin, mais aussi des industriels comme Airbus ou ses sous-traitants. « Nous n’avons pas de limites. Aussi, les clients viennent souvent nous chercher pour les moutons à cinq pattes dans le domaine de la géotechnique, du béton ou de l’auscultation. Ce ne sont pas toujours de gros projets, mais parfois importants de
par leur complexité », s’amuse Samuel Turle.

 

UN LARGE MAILLAGE SUR LE TERRITOIRE


L’entreprise couvre grâce à ses agences presque l’ensemble du territoire métropolitain.
Depuis son siège social à proximité de Nantes, elle intervient ainsi dans le quart Nord-Ouest. Elle a également une agence en région parisienne, un chargé d’affaires à Strasbourg et une agence dans le Sud, à Aix-en-Provence. « Et, nous avons même deux entités dans le Sud-Est, car en 2020,
nous avons racheté le bureau d’études Geoterria à Toulon. Nous en avons profité pour développer un service principalement dédié à l’environnement », raconte Samuel Turle. Geoterria n’a pas été incorporé à APC Ingénierie et conserve son indépendance et son image. « C’est une entreprise qui est
connue et reconnue pour son travail. Elle est bien identifiée, aussi il était préférable qu’elle conserve son nom et son entité », explique Samuel Turle.
À ce jour, seul le quart Sud-Ouest n’est pas encore très bien couvert par l’entreprise. « C’est notre prochain objectif de déploiement dans les années à venir de créer une agence ou de racheter
une entreprise pour nous implanter vers Bordeaux. Mais il est important de prendre le temps, il faut déjà absorber l’acquisition de Geoterria. » De plus, pour poursuivre ce développement, il faudra alors qu’il trouve un solide bras droit basé à Nantes pour le seconder et pouvoir alors reprendre de plus belle la partie commerciale qu’il affectionne tant.

 

UNE ÉQUIPE SOLIDE ET BIEN ÉQUIPÉE


APC Ingénierie compte 37 collaborateurs plus 10 autres dans la société Géoterria. « Nous nous sommes bien développés au fil des années. Lorsque j’ai repris l’entreprise, nous étions 12 et
nous réalisions un chiffre d’affaires de 1,4 M€. Aujourd’hui, à 47, nous faisons 5,5 M€ ». Et l’un des avantages de cette progression, c’est que cela permet d’attirer de nouveaux talents. « L’entreprise
est plus attractive pour les salariés », reconnaît l’entrepreneur. Il mise par ailleurs sur les futurs talents. En effet, l’entreprise a trois apprentis en ce moment, et beaucoup de jeunes salariés sont formés en apprentissage puis embauchés, et peu ont quitté l’entreprise.
« L’apprentissage permet de les former et de leur transmettre l’ADN d’APC Ingénierie. Ils connaissent ainsi notre façon de travailler et nos méthodes », explique Samuel Turle, et d’ajouter :
« Ceci est d’autant plus important que l’ingénierie est plus qu’un métier technique : c’est aussi un métier de relations humaines avec lesquelles il faut savoir composer. »

 

DES INVESTISSEMENTS NÉCESSAIRES AU DÉVELOPPEMENT


L’une des volontés du dirigeant est d’investir régulièrement, notamment dans l’acquisition de matériel neuf. « Cette année, nous avons levé un peu le pied sur le développement. Mais d’une manière générale, j’essaie d’investir chaque année entre 200 000 et 300 000 € de matériel afin que nous
disposions toujours de matériel performant, et que nous ayons un parc complet.
Nous avons à présent 10 équipes de sondage, 3 presses et 3 rectifieuses à Paris ; 1 presse et une rectifieuse à Nantes ; et dans toutes les agences du matériel d’auscultation. En procédant
ainsi, nous avons un seuil d’endettement correct et du matériel performant. »
Un ralentissement des investissements tout relatif, car le chef d’entreprise a acquis une nouvelle société et entrepris des travaux pour réaliser une extension de ses locaux sur Nantes.
Tous ces développements sont rendus possibles grâce à la gestion raisonnée de l’entreprise, mais également grâce au soutien qu’APC Ingénierie a reçu. « J’ai ainsi bénéficié d’un prêt d’honneur
d’Initiative Nantes lorsque j’ai acquis l’entreprise à hauteur de 60 000 €. Et, plus récemment, j’ai bénéficié d’une subvention de la Région pour la mise en place de la GED (gestion électronique des documents), ce qui nous permet de dématérialiser les factures fournisseurs, les ventes, les ressources humaines… La Région Pays de la Loire est dynamique et soutient les entreprises, et c’est très appréciable », conclut Samuel Turle.

 

Maylis Roizard