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Travaux souterrains

LA GALERIE PARE-BLOCS DE SAINT-MAY SE PARE D'UN ANNEAU INDÉFORMABLE
29/06/2023

LA GALERIE PARE-BLOCS DE SAINT-MAY SE PARE D'UN ANNEAU INDÉFORMABLE


Construite en 1912, la galerie pare-blocs de Saint-May dans la Drôme protège la RD94 des éboulements rocheux
sur 250 mètres. Mais avec le temps et sous l’effet de la poussée de la montagne, la structure de l’ouvrage
montrait des signes de faiblesse qu’il était temps de renforcer. En charge des travaux, le groupement Legendre
Génie Civil - EPC France a ainsi réalisé une coque de 4 000 m2 en béton projeté, liaisonnée à la maçonnerie grâce
à 25 000 ancrages, et butée par un radier en béton.

De mai à novembre 2022, le Département de la Drôme a fait appel à l’expertise de l’agence de Chambéry du groupe Legendre spécialisée en génie civil, pour la réalisation des travaux de réfection
de la galerie pare-blocs de Saint-May. Avec le temps, les éboulements de la falaise au-dessus et la poussée des terres avaient conduit à d’importantes déformations de celle-ci jusqu’à l’apparition
de fi ssures. « La galerie, construite en 1912, est maçonnée et conçue sans radier en partie basse », explique Pedro Bandera, directeur de l’agence génie civil de Chambéry. L’objectif du chantier était
donc de la conforter.

 

PARTIE BASSE : RÉPARER ET CONFORTER


Dans un premier temps, les réparations ont consisté en l’injection des fi ssures de la structure. Legendre a adapté la méthodologie de réalisation du terrassement pour la réalisation du radier.
« Nous avons décaissé par plots de 10 m alternés, pour éviter la convergence des piédroits existants pendant la phase de terrassement », explique le directeur d’agence. La construction du radier
de 30 cm d'épaisseur a suivi la même méthode : la réalisation des plots de radier par alternance tous les 10 m sur 250 m de longueur, de manière à toujours maintenir une butée des piédroits.
Ces derniers ont été scellés à la maçonnerie existante par l’intermédiaire de 5 000 ancrages.


PARTIE HAUTE : UNE COQUE POUR RENFORCER


La deuxième étape a concerné la création d’une voûte de 4 000 m2 en béton projeté de 20 cm d’épaisseur. « Pour cette étape, nous étions en groupement avec le groupe EPC France qui nous a accompagnés sur la partie béton projeté », reprend Pedro Bandera. La voûte en béton a été liaisonnée à la maçonnerie existante grâce à 25 000 ancrages. Les forages ont été réalisés mécaniquement
avec un mini-pantofore. Les équipes ont également réalisé sur les piédroits des barbacanes et des drains forés dans la maçonnerie (voir schéma), afi n de délester l’ouvrage de la poussée hydrostatique
à l'arrière. À l’aval de la galerie, les barbacanes non traversantes récupèrent les eaux de ruissellement afi n d'éviter qu'elles ne s'infi ltrent à l'arrière du béton projeté et ne créent des surpressions.
Sur le radier, des réseaux multitubulaires ont été réalisés dans les trottoirs.

 

LOGISTIQUE ET AUTRES ADAPTATIONS


Pendant la durée des travaux, la circulation de la RD94 qui relie Nyons à Serres a été coupée dans la galerie de Saint-May et déviée sur la voie de sécurité qui se trouve en aval de l’ouvrage et longe la
rivière l’Eygues, dans un environnement naturel protégé. Sachant que la circulation devait être rétablie avant la période de viabilité hivernale afi n d’éviter les risques pour la circulation routière non
protégée, le respect des délais impartis aux travaux était impératif. À l'intérieur du tunnel large de 3,50 m, l'espace restreint ne facilitait pas les déplacements des différents engins et encore moins les
demi-tours. « La logistique de ce chantier a été cruciale puisqu’on ne pouvait pas attendre la fi n de la réalisation du radier pour démarrer les forages », reprend le responsable. « La phase de terrassement
s'est révélée particulièrement complexe étant donné qu’on terrassait à l’avancement en faisant des plots tous les 10 m créant ainsi des obstacles au sol où seuls les chenillards pouvaient circuler. »
Il était donc impératif de respecter le séquençage des travaux pour respecter les délais. Pour cela, le groupe Legendre a consacré plusieurs mois aux études d'exécution et à la préparation de chantier
de manière à défi nir les méthodes les plus adaptées.
« Un bon agencement des tâches, de bonnes équipes, et bien sûr, un dialogue constructif avec le maître d’oeuvre et le maître d’ouvrage, c’est ce qui conditionne la livraison de l’ouvrage dans les
temps tout en assurant la qualité de réalisation et la sécurité des opérateurs », conclut le directeur.


Veronica Velez


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