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France

VAL THORENS : CRÉATION D'UN BÂTIMENT D'ACCUEIL AU SOMMET DE LA CIME CARON - <p>Conditions hivernales avec une vague de gel début août.© Mattéo Godest-Desmolins</p>
23/05/2024

VAL THORENS : CRÉATION D'UN BÂTIMENT D'ACCUEIL AU SOMMET DE LA CIME CARON


Acheminement des matériels avecle téléphérique et sa plateforme.
Emplacement du futur batiment d’accueil.

Dans la continuité des projets d’aménagement menés depuis les années 1980, la Société d’exploitation des téléphériques
de Tarentaise Maurienne (SETAM) a lancé en 2023 l’exécution des travaux de construction d’un bâtiment d’accueil au sommet de la Cime Caron, point culminant de la station de Val Thorens (Savoie) à 3 200 m d’altitude. L’édifice est prévu pour accueillir de multiples services (restaurant, locaux techniques, etc.) et pour liaisonner les gares d’arrivée des deux remontées actuelles. La construction s’étend sur deux années avec une livraison prévue pour décembre 2024.

Comme pour les projets précédents menés sur cette zone (téléphérique de Caron construit entre 1981 et 1982, gare amont de la télécabine de liaison Val Thorens-Orelle construite entre 2019 et 2020),
l’ouvrage est fondé sur un important système de fondations profondes spécifique à la typologie de cet emblématique sommet des Trois-Vallées.
Le site est marqué par une configuration géotechnique complexe, connue, instrumentée
et suivie depuis les premières reconnaissances menées par le BRGM dans le cadre de la construction du téléphérique. La géologie est principalement constituée d’houiller briançonnais (grès massif avec alternance de grès fin et de schistes noirs) et de glaciaire wurmien (moraines) sur les pentes inférieures.
Le rocher présente une altération prononcée caractérisée par un découpage en matrices avec un important réseau de fractures. La stabilité des couches supérieures du site est assurée par la présence permanente de glace, appelée « permafrost », identifiée jusqu’à 8 m de profondeur.
Cette construction s’inscrit dans les projets durables de la station et sa conception intègre ainsi les dernières prévisions liées au réchauffement climatique. Le dimensionnement des fondations profondes
prend en compte une fonte du permafrost dans les années à venir avec l’intégration d’un tassement négatif (remise en place des terrains) et la prise en compte d’une hauteur de flambement de 2 m liés à la fonte de la glace sur les zones fracturées supérieures. Sur la base des relevés inclinométriques, la conception intègre également des mouvements de fluage transversaux à hauteur de 5 cm.
Cette conception a abouti à la mise en oeuvre de 98 micropieux pour le bâtiment et 12 micropieux pour la passerelle de liaison avec le téléphérique.
Les micropieux de type II sont forés au marteau fond de trou en Ø220 mm avec des longueurs comprises entre 10 et 18 m, pour un linéaire total de 1 500 ml.
Un tubage du forage a été nécessaire uniquement en tête de micropieu. Les armatures retenues sont en diamètre 177,8 mm. Une optimisation a pu être menée par notre bureau d’études sur les épaisseurs de tubes pétroliers sur les sections situées en dessous des couches de sol soumises à la fonte de glace. Sur la base des retours d’expérience des opérations précédentes, le choix en injection s’est porté sur un produit de type mortier afin de limiter les dispersions dans les zones fracturées et
les surconsommations. La plateforme a également fait l’objet d’un ceinturage périphérique préalable avec des injections au coulis afin de limiter la dispersion du scellement lors de la réalisation des micropieux. Ce choix technique a permis de limiter les surconsommations entre deux et trois fois le volume théorique. Compte tenu des fracturations importantes en surface et de la sensibilité technique du projet, une importante campagne d’essais de contrôle (25 unités) a été menée par Chartreuse Ingénierie.
Par son altitude, le chantier est exposé à une forte variation des conditions météorologiques, même sur la pleine période estivale. Dans ces conditions,  les matériels sont soumis à des phénomènes extrêmes. Afin de répondre aux contraintes du planning, des dispositions ont été prises sur le choix et la préparation des matériels avec notamment :
mise en place de 3 ateliers de forage (Comacchio MC8, MC800, Casagrande C6) avec une préparation des moteurs sur site pour adapter la carburation aux conditions atmosphériques. Les compresseurs 30 000 l/min, surdimensionnés par rapport aux besoins effectifs en air des marteaux fond de trou, ont également fait l’objet d’une préparation sur chantier ;
mise en place d’un atelier de forage de secours avec une foreuse électrique (Mori M40) dont l’efficacité de la motorisation est moins soumise aux variations de pression ;
stockage du mortier sec, fabriqué en usine, en gare de départ du téléphérique et acheminement au sommet à l’avancement ;
mise en place d’une équipe dédiée à la logistique du chantier et mise à disposition pendant toute la durée du chantier d’un fourgon atelier équipé pour réparer toutes les pannes courantes des ateliers de micropieux.
L’ensemble des matériels, à l’exception des foreuses, ont d’abord été livrés en gare de départ du téléphérique avec des poids lourds tout-terrain, puis acheminés jusqu’à 3 200 m par la remontée
mécanique. Pour les besoins du chantier, la Setam a en effet mis à disposition l’appareil et son équipe technique pour transférer les matériels et les matériaux des différents lots au moyen d’une
plateforme suspendue sous la cabine (transfert du personnel en cabine également).
D’une capacité de 10 t, cette plateforme a permis de limiter les circulations sur les pistes fortement exposées aux risques d’éboulement qui mènent jusqu’au sommet. Seules les foreuses
thermiques et les pelles mécaniques ont atteint le sommet de la Cime Caron par les pistes.
Malgré une dégradation des conditions météorologiques sur début août, les micropieux du bâtiment ont pu être réalisés en 7 semaines. Les micropieux de la passerelle seront exécutés au cours de
l’été 2024.
Sur l’année 2023, les travaux ont été menés conjointement entre TPGEO et ACROBTP avec la mobilisation de 15 personnes en continu pour assurer la logistique, la production des 3 ateliers
de micropieux, l’injection avec une centrale de production de mortier commune aux 3 ateliers de forage, et le confortement par grillage ancré des talus périphériques de la plateforme de travail.


Sébastien Bomont, président TPGEO
Benoît Bonneton, ingénieur travaux TPGEO


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