Partager

Interviews

DANIEL PERPEZAT, INVENTEUR DE MACHINES SPÉCIALES - <p>Daniel Perpezat.</p>
01/04/2019

DANIEL PERPEZAT, INVENTEUR DE MACHINES SPÉCIALES


Gare des Ardoines (Grand Paris Express - ligne 15, lot T2A).

« Mon métier a été de concevoir des machines spéciales pour le forage et les fondations », explique Daniel Perpezat. Directeur technique matériel de Soletanche Bachy depuis 2010, son coeur de métier est resté inchangé, de sa sortie des Arts et Métiers jusqu’à sa retraite en avril 2019, en passant ...

« Mon métier a été de concevoir des machines spéciales pour le forage et les fondations », explique Daniel Perpezat. Directeur technique matériel de Soletanche Bachy depuis 2010, son coeur de métier est resté inchangé, de sa sortie des Arts et Métiers jusqu’à sa retraite en avril 2019, en passant par les deux premières années passées au sein de l’entreprise Ménard. Depuis, l’entreprise Bachy qu’il avait rejointe en 1985 est devenue Soletanche Bachy, et Ménard, une filiale du même groupe. Parallèlement, Daniel Perpezat s’est aussi impliqué dans des activités collectives à la profession, participant à des travaux normatifs au sein du comité européen de normalisation et de l’ISO, dont il assurera l’animation pendant encore quelques années.
Sur les chantiers de forages et de fondations spéciales où oeuvre le groupe, trois types de machines coexistent : celles qui ont été acquises auprès de constructeurs, celles qui ont été entièrement conçues par le groupe, et enfin des machines composées d’outils spéciaux fabriqués en interne et montés sur les machines du commerce. Développées et dupliquées en petite quantité par les
15 ingénieurs et techniciens que pilotait Daniel Perpezat, les machines « maison » ne sont pas commercialisées.

 

LE CHANTIER, SOURCE D’INSPIRATION


Pour imaginer quelles machines concevoir et gagner une longueur d’avance technique, rien de tel que l’écoute des chantiers et des hommes, en France et à l’international. « Ce qui nous différencie par rapport aux constructeurs de matériel, c’est qu’on sait exactement ce à quoi la machine va
servir ». Le changement majeur au cours de sa carrière aura été le passage du matériel purement mécanique ou hydraulique à l’introduction de l’électronique, puis de l’informatique. Les injections sont ainsi passées des méthodes manuelles aux données captées par des ordinateurs, à une époque où ils étaient rares dans les bureaux. L’invention de l’Hydrofraise par Soletanche marqua un cap.
Tombée dans le domaine public, elle est communément fabriquée par tous les constructeur. Dans sa dernière version, l’Hydrofraise à grippeurs, primée à de multiples reprises, est, quant à elle, une véritable innovation de rupture. Elle permet de se gripper dans le sol pour améliorer des performances de forage pour aller plus vite et sur des terrains plus durs, avec un meilleur respect de la verticalité des parois moulées. Elle est utilisée aujourd’hui sur les parois moulées du Grand Paris ou sur celles d’un chantier monégasque.
La politique de prévention menée au sein du groupe a, à son tour, radicalement transformé la concep-tion des machines. Les taux de fréquence et le taux de gravité des accidents n’ont cessé de chuter depuis plusieurs décennies, « car nous intégrons ces éléments dans nos développements, mais nous avons aussi, par exemple, contribué à faire évoluer l’accès au poste de conduite de machines produites par de grands constructeurs », explique Daniel Perpezat.
Les chantiers sur les cinq continents ont également façonné son parcours. Si aujourd’hui les techniques de télécommunication facilitent les échanges immédiats, 30 ans en arrière il fallait gérer l’isolement, l’accès à un poste téléphonique à plus de 2 h de piste. Les équipes rationnalisaient leurs choix, avec moins de sophistication et plus de robustesse. Le souvenir du barrage de Piedra del Águila en Patagonie reste l’un des plus marquants, avec 4 mois passés dans la pampa pour démarrer et mettre au point des machines conçues en interne. C’était la deuxième fois que le groupe pratiquait les injections assistées par ordinateur, et la première fois qu’elles étaient mises en oeuvre sur un chantier d’une ampleur restée inégalée dans l’histoire de l’entreprise. Plus récemment, le challenge fut de développer 16 machines très innovantes pour faire du soil mixing dans l’extension de l’aéroport d’Hong Kong, soit un nombre de machines record, en un temps record, et de nombreuses contraintes
techniques.

 

Frédérique Lebon


LAISSER UN COMMENTAIRE


Veuillez cliquer sur le carré bleu
Cette vérification a pour but
de bloquer les robots diffuseurs de spam.

Les champs marqués d'une * sont obligatoires


Conformément à la loi « RGPD », vous pouvez exercer votre droit d'accès aux données vous concernant et les faire rectifier en contactant : cuvillier@rpi.fr

GÉOTECHNIQUE                   FORAGE                   FONDATIONS                   FORAGE D'EAU                   ESSAIS

 

 

 

M² EXPOSITION INTÉRIEURE

6000

 

 

EXPOSANTS

190

 

 

M² EXPOSITION EXTÉRIEURE

1 500

 

 

PARTICIPANTS

3000

 

 

 

© 2016-2024 Solscope