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LE PÔLE LOGISTIQUE BIMODAL DE CALAIS SUR LES RAILS - <p>Afin de constituer la future plateforme, la terre végétale est décapée, un géotextile<br />est mis en place et les matériaux d’apport sont mis en oeuvre par couches successives.</p>
16/07/2021

LE PÔLE LOGISTIQUE BIMODAL DE CALAIS SUR LES RAILS


Une foreuses Etenco de 57 t a étéemployée pour l’atelier « pieux » afinde réaliser les fondations de la zone dechargement

En façade d’autoroute sur les communes de Calais et de Marck-en-Calaisis s’achève actuellement un important terminal
d’autoroute ferroviaire. Quelque 1 300 mètres de voies ferrées conjointes seront opérationnels au printemps 2021. L’une
d’entre elles a déjà été mise en service afin d’acheminer les 504 éléments préfabriqués nécessaires au chantier.

Le prestataire de services de transport Cargobeamer déploie et commercialise en Europe un système innovant d’autoroute ferroviaire adaptée aux semi-remorques non préhensibles.
Propriétaire d’un terrain au sein de la Zac Transmarck-Turquerie* de Calais, il a confié à Eiffage, mandataire du chantier, la création d’un terminal d’autoroute ferroviaire de 5,7 ha. Ce site reliera Calais aux centres logistiques et industriels européens, en faisant de ce hub une véritable alternative au transport de fret routier.
Pour ce faire, la société de travaux publics intervient en groupement d’entreprises aux côtés de SATN pour la partie VRD, Franki Fondations (groupe Fayat) pour les fondations et d’Actemium pour l’électrification du site.

 

UNE PLATEFORME DE 450 MÈTRES DE LONGUEUR CENTRÉE SUR LE TRAFIC DES POIDS LOURDS


Ce chantier de 32 M€ et d’une durée prévisionnelle d’une petite année a débuté en juillet dernier par la mise en oeuvre des infrastructures de base.
« Nous aménageons actuellement une plateforme de 550 m de longueur centrée sur le trafic des poids lourds. Ce site abritera un parking de 150 places au sud dédié au stockage temporaire de semi-remorques. Il accueillera également 4 voies ferrées de 300 à 450 m, dont deux assurant le transfert des remorques vers les wagons (et inversement), ainsi que différents équipements d’aiguillage. Deux autres voies de manoeuvre serviront à la composition des trains », indique Simon Findinier,
ingénieur travaux pour le groupe Eiffage. Vient s’ajouter un projet de bâtiment de 250 m2, dédié à l’exploitation du site (bureaux, salles de commande et de repos), qui sera construit rapidement en parallèle, car devant être opérationnel dès le printemps.
Le pic d’activité du chantier a été atteint lorsque les premiers éléments préfabriqués, correspondant aux modules de transbordement automatisé ont été installés. En effet, début novembre dernier
une cinquantaine de compagnons ont été à l’oeuvre. Les deux voies ferrées de transfert ont été munies de 18 modules et d’un espace de manutention à grue télescopique. Le terminal sera ainsi en
mesure de charger un train complet en 20 min.


DES ATELIERS MENÉS DE FRONT


Le chantier qui comprend un accès direct à l’autoroute se déroule sur une zone marécageuse dont les terres végétales ont été préalablement décapées.
Au global, 25 000 m3 de terres ont ainsi été excavées. Une couche géotextile a ensuite été mise en oeuvre afin de séparer les matériaux naturels des graves calcaires concassées 0/150. Ces matériaux
de remblaiement sont issus de la carrière de la Vallée heureuse, située à Rinxent (Pas-de-Calais), soit à une dizaine de kilomètres de la future plateforme. Pour ce faire, deux pelles de terrassement de
30 t ont été employées, ainsi que deux bulls et deux rouleaux.
Parallèlement, les travaux de fondation se sont déroulés. « Il est à noter que sur cette plateforme particulièrement longue les ateliers sont menés de front. Alors que les travaux de terrassement se
terminaient à peine, la réalisation des pieux démarrait avec l’entreprise Franki Fondations à l’entrée du site », précise Simon Findinier. Les entreprises Franki Fondations, SATN et Eiffage travaillaient
en parallèle respectivement pour les ateliers fondations, réseaux et génie civil.

 

FORAGE DE 562 PIEUX ET 3 100 INCLUSIONS


Pour mener à bien les travaux de fondation, deux foreuses Etenco de 57 t chacune sont employées : l’une est dédiée à l’atelier « pieux », couvrant toute la zone de chargement du site, et l’autre, à l’atelier « inclusion », correspondant aux zones de circulation des reachstackers (importants chariots de manutention) en périphérie. Sur la partie centrale de la plateforme, où se déroulera le transfert
des chargements (de la route au rail), des pieux sont forés à 10 m de profondeur dans un sol sableux. L’objectif est de limiter les tassements et de supporter le radier, les éléments en béton préfabriqué
(modules) et les voies ferrées.
En partie périphérique, le chargement sera sans contrainte, mais particulièrement lourd. Des reachstackers viendront en effet manutentionner les conteneurs. La mise en oeuvre d’inclusions rigides a donc été privilégiée. Également appelées « colonne d’injection solide », ces fondations flexibles sont, dans le cas présent, forées à 10 m de profondeur.
Elles sont insérées par vissage d’une tarière avec du mortier afin de renforcer et de soulager le sol d’une partie des charges. Le renforcement des couches de sols compressibles supérieures
limite en effet les tassements les plus importants, et transfère une partie des charges de surface en profondeur, vers des couches de sols plus résistantes au niveau des assises des inclusions. « Au début du mois d’octobre, 70 % des 562 pieux et 35 % des 3 100 inclusions rigides avaient été forés. La pose des pieux est achevée depuis la mi-octobre et la foreuse sollicitée pour cet atelier est
depuis employée pour finaliser le forage des inclusions. Cet engin vient ainsi en soutien de la première foreuse qui oeuvrait jusqu’à présent seule du début vers le fond de la plateforme », précise
Simon Findinier. La réalisation des inclusions s’est achevée en novembre.

 

LA VOIE BALLAST : UNE MISE EN OEUVRE PHASÉE…


Dès la fin des travaux de fondation, ceux de la création des voies menés par Somarail s’accéléreront. Ce soustraitant d’Eiffage, qui est en charge de l’installation des voies ferrées, des traverses et de la mise en oeuvre du ballast, a déjà commencé à oeuvrer en réalisant une voie ballast longue de 450 m qui correspond à une des deux voies de manoeuvre. Les rails ont été acheminés par convoi exceptionnel grâce à un camion plateau. Puis, ils ont été déchargés à l’aide d’une pelle rail-route équipée de « lorries »** afin de circuler sur les voies ferrées. « Cette voie qui est la plus économique et la plus rapide à mettre en oeuvre a tout d’abord nécessité la création d’une plateforme de type PF2 et la mise en oeuvre d’une souscouche de ballast qui, par la suite, a été compactée avant d’accueillir la voie », remarque Louis Dezoomer, conducteur de travaux pour Somarail. Puis, les traverses
et les rails ont ensuite été posés. Ont suivi les étapes de relevage et ballastage/bourrage. La phase de nivellement de la voie consiste à employer une releveuse hydraulique qui serre les rails de part et d’autre ; l’engin lève la voie au niveau adéquate à l’aide de vérins hydrauliques qui prennent appui sur la plateforme. Puis, une pelle rail-route s’équipe d’un module de bourrage qui vibre le ballast sous les traverses afin de compacter celui-ci et d’assurer la stabilité de la voie. « La voie a été ensuite
regarnie, c’est-à-dire qu’un nouvel apport de ballast a lieu suite au bourrage pour obtenir un niveau de ballast atteignant le niveau supérieur de traverses. Les étapes ultimes sont le dressage et le nettoyage de la voie », ajoute Louis Dezoomer.


… ET PRIORISÉE


« La réalisation rapide de cette première voie ferrée était essentielle, car elle doit accueillir début novembre les premiers trains. Ceux-ci livreront depuis l’Allemagne les éléments en béton préfabriqué
destinés au chantier qui seront installés sur la zone de process, dont la construction est également une priorité », assure Simon Findinier. Il poursuit : « La pose de ces préfabriqués d’un poids unitaire de 22 t maximum sur le radier, sous les deux voies de transfert, sera réalisée avec une contrainte de
tolérance très faible. Leur mise en oeuvre devra être effectuée au millimètre près à l’aide de grues mobiles allant jusqu’à 100 t. » Ces engins de levage spécifiquement loués pour ce chantier déplaceront les 504 éléments préfabriqués,venant équiper les 18 modules de la plateforme.
Les travaux de génie civil se poursuivront avec la construction d’une voie de manoeuvre en béton de 350 m et la mise en place des rails sur les modules. Située à proximité de la zone process,
cette deuxième voie de triage a été réalisée en béton, car les reachstackers seront amenés à évoluer sur cette structure. Ces engins pourront alors aisément se déplacer dessus, car ils ont besoin de place pour effectuer leurs manoeuvres. La plateforme répond ainsi à des normes spécifiques en termes
de résistance. Pour réaliser cette voie béton, Somarail procédera au ferraillage, puis à la pose et au réglage des rails suivi du bétonnage.

 

Adrienne Weille
* La ZAC Transmarck-Turquerie est un espace de 220 ha dédié spécialement aux activités de
transport et de logistique.
** Boggies de train déployables et entraînés par la rotation des pneus de la pelle.


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