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Normalisation/ réglementation

LA NORME NFP 94500
08/06/2014

LA NORME NFP 94500



« La norme NFP 94500, formidable outil de prévention », regard d’un ingénieur conseil assureur

Depuis 30 ans, le géotechnicien a vu l’exercice de son métier transformé.

Le métier de géologue sondeur a évolué vers la pratique de l’ingénierie géotechnique. Antérieurement,
le géotechnicien reconnaissait le site, son expérience de géologue et sa capacité à réaliser des essais étaient surtout mobilisés.
Certains bureaux d’études de sol participaient plus à l’acte de construire, notamment à l’occasion
d’ouvrages de génie civil tels que pont ou tunnel, parois moulées.
Ainsi, l’offre de service du géotechnicien était très variable. Cette diversité aboutissait à des études géotechniques souvent partielles.
Les réclamations tant durant le chantier qu’après réception impliquaient souvent le géotechnicien,
auquel on attribuait le risque du sol, sans autre analyse. Une bonne réponse à la problématique géotechnique est toujours la synthèse de l’aménagement du site, du projet architectural, de la structure et des fondations.
En 1990, les géotechniciens ont convenu de la nécessité de partager un référentiel métier avec les maîtres d’ouvrage, les architectes et ingénieurs conseil et les entreprises.
Depuis 20 ans, l’Union syndicale Géotechnique et ses membres actifs ont oeuvré pour concevoir, mettre au point et pratiquer un panel de prestations. Les objectifs sont définis aux différentes étapes
d’avancement du projet puis de l’exécution des travaux.
Une récente étude du risque géotechnique, commandée par l’USG (Union Syndicale Géotechnique),
confirme que le risque professionnel du géotechnicien supporté par l’assureur est aujourd’hui maîtrisé.

 

Historique depuis 1996, retours d’expérience

 

En 1996, l’USG publie le premier référentiel.
Durant 20 ans, Jacques Robert sera le chef d’orchestre prenant parfois place au piano
pour l’élaboration d’un ouvrage collectif ayant un fort contenu technique.
En 2000, la norme NFP 94500 a officialisé les missions dites USG, la première édition du livre de bonne pratique du géotechnicien était publiée. En 2006, une nouvelle version a vu le jour.
Pour la plupart des projets de bâtiment, le bureau d’étude de sol reçoit commande d’une étude
de faisabilité géotechnique, on attend de lui quelques éléments de pré dimensionnement.
Architecte et ingénieur structure conçoivent encore trop souvent « hors sol » : le sol est alors considéré comme apportant une réponse homogène sous les fondations. On attend seulement de connaître la contrainte au sol, voire un pré dimensionnement des fondations.
L’hydrogéologie du site, phénomène lié au cycle des saisons est souvent rapidement survolée. Lors
de projet en milieu urbain, l’impact sur les bâtiments mitoyens anciens est volontiers sous-évalué.

 

La norme favorise les bonnes pratiques.Pourtant, le bureau d’étude de sol est encore insuffisamment
associé à la mise au point du projet, le principe d’adaptation sol-structure reste mal compris.
Le rapport de faisabilité G12 est parfois trop complet ne justifiant pas la poursuite de la mission
aux yeux du maître d’oeuvre.Souvent, les éléments restant àapprofondir en phase conception G2 ne sont pas définis en conclusion du rapport G12.


Agir face au risque
Dans notre culture, le risque petit ou grand est volontiers subi comme une fatalité. Face au risque, certains sont cigales. Ils tentent de profiter de l’opportunité favorable, ils ne prennent pas garde au grand risque et tenteront de reporter sur l’autre les conséquences de la survenance
malheureuse. Le risque est le produit d’un aléa et d’un enjeu. Le risque lié au sol
est engageant ; l’aléa naturel, voire anthropique, est toujours présent ; l’enjeu physique est souvent l’ouvrage complet et l’enjeu économique est parfois supérieur, notamment lors de la construction
d’un centre commercial ou d’une plate-forme logistique. Une démarche intégrant le longterme impose d’anticiper le grand risque.
La démarche consiste alors à identifier les enjeux, les mesurer, puis à prendre les dispositions permettant de supprimer les enjeux anormaux ou de les réduire. Les moyens
seront alors apportés pour réduire l’aléa.
En agissant tant sur l’enjeu que sur l’aléa, nous transformons notre exposition au grand risque. Dans l’acte de construire, chaque acteur participe au risque.


La norme NFP 94500 Version 2013

 

La nouvelle version de la norme, publiée fin 2013, a pour objectif de poursuivre le processus d’amélioration : favoriser les pratiques contribuant à des solutions constructives
adaptées au site.
Principal apport, l’étude est organisée en 2 étapes : étude préalable G1 et étude de conception G2.
Ainsi, pendant les études, les interventions du géotechnicien seront calées sur les éléments de mission de la loi Mop.
L’étude préalable G1 caractérise le site et propose les principes généraux de construction. Cette première étude est une aide à la programmation voire à la constitution d’une équipe de maîtrise d’oeuvre.
L’étude de conception G2 accompagne le maître d’oeuvre durant les 3 phases AVP, PRO, DCE ACT et
le géotechnicien participe aux itérations successives aboutissant à la passation des marchés de travaux. En phase AVP, le géotechnicien se prononce sur la pertinence de la méthode observationnelle, pour la poursuite de l’étude. En phase PRO, le géotechnicien définit les valeurs caractéristiques (Eurocode 7), nécessaires pour dimensionner les ouvrages. Il établit ainsi les plans
des ouvrages géotechniques, leur maintenance est prise en compte.
L’annexe A propose une feuille de route pour étudier différents ouvrages.
Ce nouveau document contribue à renforcer l’efficacité de l’outil de travail qu’est la norme NFP 94500.

Durant les travaux, le géotechnicien apporte son conseil technique, soit à l’équipe d’ingénierie dans une mission G4, soit à l’entreprise dans une mission G3. La norme précise les éléments de rendus.
Toute mission partielle doit être qualifiée mission G5. Une mission limitée à la phase AVP ne respecte
pas le principe de la norme ; cette pratique reste possible, lorsque le marché n’oblige pas au respect
de la norme et que l’assureur dommages ouvrage se suffit d’une prestation G5 AVP.
Le risque du sol est lourd, les géotechniciens et leurs assureurs sont particulièrement exposés.
Grâce au travail entrepris par la profession pendant 20 ans, les géotechniciens ont mis en commun des méthodes et moyens d’étude.
Ainsi, la relation avec les maîtres d’ouvrages et les constructeurs a été clarifiée et renforcée. Le risque lié au sol a été mieux maîtrisé, les assureurs ont confirmé leur confiance dans les géotechniciens.
Pour la plupart des chantiers, les assureurs considèrent nécessaire l’intervention d’un géotechnicien en phase conception, voire en phase chantier.
Aujourd’hui, les géotechniciens doivent poursuivre leur effort de valorisation. Les maîtres d’ouvrage
doivent avoir conscience qu’un excès de concurrence par les prix, voire par la réduction des prestations, pourrait annihiler l’excellent travail réalisé par la profession des géotechniciens pendant 20 ans.


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M² EXPOSITION INTÉRIEURE

6000

 

 

EXPOSANTS

190

 

 

M² EXPOSITION EXTÉRIEURE

1 500

 

 

PARTICIPANTS

3000

 

 

 

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